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Irriguer le cours des lettres / Bruno Viard
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Ce ne sont pas les seuls professeurs, c'est, en France, la nation entière, qui est intéressée par l'enseignement de la littérature, et, au-delà de l'Hexagone, à l'époque de la francophonie, tant de lecteurs et d'étudiants du monde. Or cet enseignement traverse une période problématique dont le meilleur indice est, d'année en année, la baisse régulière du nombre d'étudiants et de postes de professeurs à l'université. Les auteurs de qualité, eux, abondent et sont invités dans les médias, les librairies sont pleines mais, dans les amphithéâtres et les colloques, on constate un déficit d'enjeux et de débats. Le rayonnement de la recherche en littérature est faible. Toute ambition théorique ou idéologique a presque été abandonnée et les études monographiques se multiplient, chacun se repliant sur sa parcelle. Le monde extérieur se désintéresse d'une recherche universitaire qui se désintéresse du monde.
Voir le numéro de la revue «Esprit, 465, 01/06/2020»
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