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Main basse sur la formation continue / Didier Gelot
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Depuis la mise en place en France, au début des années 1970, du système de formation professionnelle continue pour les travailleurs, celui-ci a beaucoup évolué. Le coût de la formation dépend ainsi de plus en plus des salariés eux-mêmes, via l'instauration en 2003 du droit individuel de formation. En 2018, la nouvelle volonté de réforme vise à donner encore plus de responsabilité aux travailleurs afin qu'ils puissent choisir leur avenir et ne dépendent plus de leur entreprise, grâce notamment au nouveau compte personnel de formation (CPF). Si ce nouveau fonctionnement semble idéal pour réduire les inégalités de formation et donner sa chance à chacun, il privatise en réalité encore un peu plus le marché de la formation continue et de l'apprentissage. Les formations visées par le CPF ne sont que des formations d'adaptation, et non pas de reconversion. Le passage d'un système d'heures de formation à un système de monétisation engendre également une perte financière sèche pour les salariés. La liberté accordée semble au final être de façade, et permet en arrière-plan de favoriser une politique agressive des organismes de formation traditionnels. Des détails. Pas de chiffres.
Voir le numéro de la revue «Le Monde diplomatique, 779, 01/02/2019»
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