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Faut-il vendre les antibiotiques à l'unité ? / Arnaud Gonzague
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"Un impératif sanitaire, une nécessité économique et une évidence environnementale." Tels sont les mots, en 2017, du candidat Emmanuel Macron pour qualifier la dispensation à l'unité (DAU) des antibiotiques, autrement dit, la possibilité pour les pharmaciens de ne vendre que quelques comprimés plutôt que la boîte entière. A l'heure où le pays souffre de pénuries de molécules chimiques, il s'agit de limiter le gaspillage de médicaments donnant dans nos boîtes à pharmacie et de faire réaliser des économies à l'assurance-maladie. Le gouvernement, qui a autorisé la DAU en mai 2022, entend désormais la rendre obligatoire en cas de pénurie. Il s'appuie notamment sur une étude de l'Institut national de la Santé et de la Recherche médicale (Insenn) qui note que, dans les pharmacies acceptant d'y recourir, cette pratique améliore le respect par les clients des doses prescrites (le nombre de comprimés étant juste dosé comme il faut) et réduit de 10 % les quantités écoulées. Tout cela pour un accroissement de la charge de travail relativement limité - trois minutes de plus par client. Le souci, c'est que cette étude se base sur un panel très réduit d'officines, composé uniquement de pharmaciens favorables à la DAU. Les représentants officiels de la profession se montrent, eux, plus rétifs, jugeant que rien n'est fait pour leur simplifier la tâche et que la mesure posera des problèmes de traçabilité de molécules, pour une réduction epsilonesque du gaspillage. Bref, la vente à l'unité d'antibiotiques, c'est pas encore automatique...
Voir le numéro de la revue «l' Obs, 3084, 09/11/23»
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