Philippe Seguin, dix ans après
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Philippe Séguin est peut-être l'un des hommes politiques qui suscite aujourd'hui le plus de nostalgie. A l'occasion des dix ans de sa mort, la "Revue des Deux Mondes" retrace le singulier destin de ce " vaincu magnifique, qui aura eu raison contre son temps, et dont les paroles viennent hanter aujourd'hui ceux qui ne l'ont pas écouté ", écrit Mathieu Bock-Côté. Car " au début des années quatre-vingt-dix, il avait deviné, en quelque sorte, que la dissolution de la politique allait entraîner tôt ou tard une révolte ". Il n'aimait pas notre époque, où l'intérêt général n'est plus le souci premier de nos politiques, se souvient Saïd Mahrane : " A l'entendre, le ciment gaullien, qui avait su donner une cohérence à cette France diverse, n'était plus qu'une matière friable. " Pour Arnaud Teyssier, son biographe, " le gaullisme social de Philippe Séguin se nourrit de (son) expérience de terrain, de son regard particulier pour "les inactifs, les exclus, les vaincus, les modestes" ". Marc Ladreit de Lacharrière, son ami de cinquante ans, se souvient de l'amoureux de foot, du bon vivant au rire tonitruant, de l'homme politique obsédé par la grandeur de la France et critiquant " la "politicaillerie" (et) les petites lâchetés ". Une autre époque. Sommaire. Dix ans déjà ! Une nostalgie nommée Philippe Séguin. Philippe Séguin, entre deux colères. Un héritage multiple.
Voir le numéro de la revue «Revue des deux mondes, 3815, 01/11/2020»
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