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Livre
Archives du Nord / Marguerite Yourcenar
Edité par Gallimard. [Paris] - 1982
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Archives du nord
Archives du Nord de Marguerite Yourcenar Si le premier tome de l’histoire de sa famille nous fait remonter la généalogie essentiellement du côté de sa mère et nous faire croiser la grande histoire à partir de l’an mille, Yourcenar va encore plus en amont et interroge le temps même au delà de la présence humaine dans ce qui deviendra au gré de l’évolution géologique puis historique, la Flandre française. On visite la mythologie celte, Teutatès et Bélénos, les alignements de Carnac puis les portiques monolithiques de Stonehenge »Œuvre d’un Le Corbusier de la préhistoire » avant d’arriver à César qui traitera la région « de coin perdu ». On passera des druides aux chrétiens avant que les barbares n’envahissent l’empire romain faisant hurler St Jerôme »le flot quade, vandale, s’armât e, Alain, gépide, hérule, saxon, burgonde et alaman déferle du Rhin et de la mer du Nord vers l’Aquitaine: la Gaule toute entière à feu et à sang ». Après cette longue introduction intitulée La nuit des temps, Yourcenar va nous amener au seizième siècle avec un »petit personnage » nommé Cleenewerck dont elle descend à la treizième génération. Peu d’hommes de guerre ou d’ecclésiastiques dans cette lignée. On traverse la guerre de trente ans, le traité de Nimègue, celui d’Utrecht, les rois changent, désargentés ils vendent des titres de noblesse et au milieu de cette histoire, les Cleenewerck survivent et se transforment en Cleenwerck de Crayencour avec l’adjonction d’un petit fief. Des souvenirs dramatiques le 8 mai 1842, au retour d’une visite à Versailles, Michel Charles, aïeul de Marguerite, sera victime d’un grave accident de train où il était en compagnie d’amis. Seul survivant du wagon, Blanchette son amie y décédera et il restera marqué par ces morts. N’eut il survécu, ce livre n’aurait point été. C’est donc l’exploration de la branche paternelle qui occupe cet opus, peut-être plus ancré dans la politique que le premier, le traitement en est le même mélangeant astucieusement le privé et le public qui fut souvent au centre de leurs activités, le commerce et l’industrie étant perçus comme indignes pour eux. Intéressant éclairage familial et historique.
M. LAVEZE Gérard - Le 16 juillet 2024 à 07:46