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Nomades contre sédentaires : la nouvelle lutte des classes
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Il y a un sentiment commun qui saisit les sociétés européennes. La mondialisation, l'effacement des traditions. les crises économiques, les ruptures technologiques nous arrachent à la conscience d'un ancrage qui tissait la vie ordinaire : ce lieu dont nous pouvions dire c'est chez moi . Apparues il y a dix mille ans avec le passage à l'agriculture d'Homo sapiens, nos cultures sédentaires sont déstabilisées par une dynamique nomade. D'un côté, les nouvelles élites économiques s'habituent à passer, corps et biens, les frontières et se détachent ainsi des populations qui, souvent à l'écart des centres-ville, restent assignées à une condition sédentaire. De l'autre, les vagues de migrants pauvres qui fuient leurs pays en guerre remettent en question nos valeurs politiques. Bref, le mythe de l'affrontement entre Abel, le pasteur nomade, et Cain, l'agriculteur sédentaire, retrouve, au XXIe siècle, une actualité incandescente. C'est que, plus que la lutte des classes, l'heure est sans doute venue de nous soucier de la nouvelle lutte des places. Sommaire. La revanche d'Abel. Auriez-vous préféré être chasseur-cueilleur ?. Conseillers d'orientation. Mes racines ou mes ailes ?. La nouvelle lutte des places. Allemagne : le refuge ou le refus ?.
Voir le numéro de la revue «Philosophie magazine, 99, 01/05/2016»
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