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Le Trafic d'armes légères et de petit calibre en région marseillaise : ville symptôme d'un mal français / Jean-Charles Antoine
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La métropole marseillaise souffre depuis plusieurs décennies d'un excès de violence armée qui décime une partie de la jeunesse des quartiers touchés par le trafic de drogues au moyen de règlements de comptes récurrents dans toute la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA). Pourtant, les besoins en armes de guerre et les filières qui en découlent ne sont en réalité pas différents en qualité et en quantité de ceux des régions lilloise, parisienne, lyonnaise ou toulousaine. L'originalité de Marseille et ses abords tient en partie certes à sa position géographique, mais surtout à l'amoncellement et la multiplication des rivalités sur des territoires anciennement tenus par des parrains solidement établis mais disparus depuis une décennie. La crainte de voir Marseille devenir la capitale du crime et de la violence armée provient également du croisement entre les axes européens des rivalités politiques et de diasporas (Europe de l'Est jusqu'à la France) et ceux du trafic de drogue (du Maghreb jusqu'à l'Europe du Nord). Marseille présente en cela toutes les prémices d'une capitale régionale du trafic d'armes allant de Toulouse à Milan. Au sein de cette région l'Etat central peut entrevoir une solution en créant une structure ad hoc dédiée aux rivalités et ses conséquences, à savoir les besoins en armes.
Voir le numéro de la revue «Hérodote, 154, 01/10/2014»
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