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Les Crises financières comme conflit de temporalité / Robert Boyer
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L'hypothèse traditionnelle des économistes concernant l'unicité du temps économique s'avère fort préjudiciable à l'intelligibilité des crises financières et économiques. A contrario, la prise en compte de l'hétérogénéité des temporalités qui se totalisent dans la sphère économique éclaire la grande variété des crises qui scandent l'évolution des sociétés modernes. Tant les grandes que les petites crises s'interprètent alors comme l'expression d'un conflit entre le temps de la finance et celui de l'économie, entre le temps économique et celui de la démographie ou encore celui de la découverte et de l'exploitation des matières premières, pour ne pas mentionner le temps de l'écologie. Les crises financières font aussi l'objet de phénomènes de mémoire, d'apprentissage, puis d'oubli, ce qui peut expliquer leur récurrence et introduire une autre dimension de la temporalité. Enfin, les grandes crises, telles que celles de 1929 et la crise actuelle, sont aussi des marqueurs dans la périodisation de l'histoire longue des capitalismes.
Voir le numéro de la revue «Vingtième siècle, 117, 01/01/2013»
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