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Patrimoine culturel très discret (Un) : le cas des Manouches / Jean-Luc Poueyto
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Les tentatives d'institutions européennes telles que le Conseil de l'Europe pour valoriser la culture des Tsiganes, afin de mieux protéger ceux-ci des nombreuses discriminations dont ils sont souvent victimes, se heurtent au fait qu'un tel patrimoine culturel est très difficile à identifier. A travers des observations faites auprès de familles manouches vivant dans les Pyrénées et portant sur l'habitat, la cuisine, la musique et la peinture, je montre que ce qui se transmet est plutôt un mode d'appropriation de l'environnement social, culturel, économique qui permet de transformer certains éléments relevant du domaine commun en singularités chargées d'un sens nouveau pour les personnes concernées. Cette priorité des processus de transmission sur des contenus ou des produits hérités correspond bien au concept de "patrimoine culturel immatériel", mais poussé à un tel point que tout projet de réification de la culture tsigane par des institutions devient impossible à réaliser.
Voir le numéro de la revue «Terrain, 58, 01/03/2012»
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