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"Le Labyrinthe d'une vie" / Lucien d' Azay
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Dans une société où règne l'égocentrisme, un poète éco-centrique vous rafraîchit. Dès sa parution en 1820, le premier recueil de poésies bucoliques de John Clare fut accueilli comme un bain de jouvence. L'Angleterre avait trouvé son Virgile. Tout le monde voulut s'abreuver à ces ballades qui restituaient si intimement la vie rurale. Redécouverte au XXe siècle par d'éminents poètes comme Edward Thomas, Ted Hughes et Seamus Heaney, l'oeuvre foisonnante de ce grand romantique n'a rien perdu de sa vivacité. Un savoir ancestral sur la nature s'y mêle à une clairvoyance de prophète. John Clare pressentit les désastres irrémédiables auxquels le capitalisme industriel allait conduire. Comme un souffre-douleur, il prit sur lui les bouleversements en perspective. La disparition de son Arcadie le rendit fou. C'est à Epping Forest, dans l'asile psychiatrique du docteur Matthew Allen, où il fut d'abord interné, que nous le rencontrons dans le roman d'Adam Foulds "le Labyrinthe d'une vie" ("The Quickening Maze"), dont la traduction française vient de paraître.
Voir le numéro de la revue «Revue des deux mondes, 3791, 01/02/2018»
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