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En faisant le pari d'un monde à +6 degrés Celsuis, la BNS a perdu 4 milliards de dollars en trois ans
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Avec près de 10 % de sa fortune placée à la Bourse des Etats-Unis, soit 61,5 milliards de dollars (ou de francs), la Banque nationale suisse (BNS) contribue à placer le monde sur une trajectoire de +4°C à +6°C de hausse de la température. Très loin, donc, de l'objectif de l'accord de Paris qui vise à limiter l'élévation bien en dessous de 2°C. Officiellement, la BNS privilégie des rendements financiers jugés standards, et gérerait à cette fin de façon neutre ou passive son argent vis-à-vis du paramètre climatique. En réalité, l'analyse présentée ici que les Artisans de la transition ont demandée au groupe South Pole démontre que cette gestion n'est ni neutre ni passive vis-à-vis du climat : elle le sacrifie. Et au lieu d'obtenir les solides rendements financiers que ce choix est censé lui permettre, la BNS a perdu, avec ses placements dans l'industrie fossile réalisés aux Etats-Unis, 4 milliards de dollars entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2015. Les Artisans de la transition ne cherchent pas ici à stigmatiser la BNS. Mais à attirer, avec cet exemple, l'attention de tous les investisseurs, c'est-à-dire de tout le monde, sur le fait que la place financière helvétique ignore la bulle carbone et que cela est néfaste tant au climat qu'à ses rendements financiers. Cette bulle déploie des effets de plus en plus tangibles et il est urgent que les investisseurs, les investisseurs institutionnels en particulier, en tiennent compte. Dans le sillage de l'accord de Paris, tout doit être fait pour qu'elle dégonfle le plus possible et le plus vite possible. Dans toutes les démocraties, de plus en plus d'acteurs s'y emploient.
Voir le numéro de la revue «La Revue Durable, 58, 01/11/2016»
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