Syracuse

Avis des lecteurs

• LE JOUEUR D'ECHECS - Stefan ZWEIG 4/5

  Quatre personnages à bord d'un paquebot voguant vers Buenos Aires illustrent ce récit : le narrateur qui s'apparente à S. Zweig lui même, un ingénieur écossais Mc Connor assez irascible et emporté, Me B. un ancien juriste obnubilé par les échecs et le tenant du titre de champion du monde des échecs, Mirko Czentovic, fils d'un obscur batelier recueilli par un prêtre qui a tenté, sans résultat de l'instruire. Le seul exploit de ce jeune rustre inculte et d'une arrogance insultante est d'être prodigieusement doué pour les échecs. C'est au cours d'une partie que vont s'affronter l'ancien juriste et le champion du monde dans une séquence qui symbolise tout autant la froideur et l'inaccessibilité de tout régime totalitaire que l'aliénation que peuvent entraîner l'isolement et la monomanie. La thématique guerrière du jeu se reflète bien dans l'opposition des deux joueurs et de leurs comportements. Un récit en noir et blanc comme les pièces de l'échiquier et dans lequel le rouge symbolise la violence, la colère et le sang. S. Zweig est né en 1881 ; lors de l'annexion de l'Autriche par Hitler, il émigre au Brésil, dépossédé de sa nationalité et sombre dans un désespoir profond auquel seul son suicide mettra fin en 1942. Sa compagne ne voulant pas lui survivre l'accompagnera. Dernier récit de Stefan Zweig avant son suicide en février 1942 et la parution posthume de la nouvelle "Le joueur d'échecs".

  Christiane - Le 04 avril 2025 à 07:59