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Le Parti communiste et le cinéma : Nouveaux éléments sur l'affaire Spartacus (1928) / Dimitri Vezyroglou
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L'interdiction, en 1927, de diffuser des films soviétiques en France s'inscrit dans le contexte de la lutte des pouvoirs publics français contre le mouvement communiste. Cette interdiction a aussi des incidences sur la cinéphilie française, qui se voit privée de l'accès à l'une des plus importantes cinématographies du monde. En 1928, le ciné-club Les amis de Spartacus est créé, avec l'aide du Parti communiste, pour contourner cette interdiction en diffusant les films soviétiques dans un cadre associatif. Son succès est immédiat. Mais la conjonction entre l'action des pouvoirs publics, déterminés à faire interdire ces représentations, et celle du Parti communiste, qui voit d'un mauvais oeil le mélange des genres entre le militantisme politique et la passion cinéphile, aboutit quelques mois plus tard à la dissolution de l'association. Cette affaire est symptomatique des rapports entre culture et politique dans la France de l'entre-deux-guerres, particulièrement en ce qui concerne la surveillance et la répression du mouvement communiste, et de la place spécifique qu'occupe le cinéma dans ce contexte.
Voir le numéro de la revue «Vingtième siècle, 115, 01/07/2012»
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