0 avis
Arbres en mal de dispersion (Des) / Jacques Tassin
Article
Faut-il craindre pour la dispersion des arbres à gros fruits charnus dans un contexte général d'appauvrissement de la grande faune ? Il est bien raisonnable de se poser une telle question quand on sait qu'entre 70 et 90% des arbres des forêts tropicales sont dispersés par des animaux vertébrés (Jordano, 2000). Attirés par la pulpe de certains fruits, les animaux en absorbent alors parfois les graines et en assurent ainsi involontairement la dispersion. Plus ces fruits ou ces graines sont de grande taille et plus l'animal disperseur doit l'être également pour disposer d'un oesophage en conséquence. On peut prendre l'éléphant comme l'un des plus illustres et plus efficaces représentants de cette communauté de grands disperseurs. Or on sait cet animal menacé au même titre que la plupart des grands vertébrés sauvages. L'image d'un château de cartes s'écroulant sous l'effet de la maladresse humaine n'est pas loin... Les arbres à gros fruits sont-ils pour autant condamnés, avec la perte des grands vertébrés disperseurs, à rejoindre le cimetière des éléphants ?
Voir le numéro de la revue «Le Courrier de la nature, 253, 01/03/2010»
Autres articles du numéro «Le Courrier de la nature»